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Le mot résister, et plus encore la résistance, ici, pour nous lecteurs, est d'une force, d'une réalité, d'une historicité, d'une découverte sans commune mesure, et sans équivalence dans notre production de livres d'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Jusqu'à aujourd'hui, si tout semblait avoir été traité à l'égard de la tragédie des Juifs pendant la période 1940-1945, sous-entendu le mécanisme de la Shoah, la responsabilité de Vichy, la spoliation, le poids de l'opinion publique et une certaine analyse, cet ouvrage apporte des connaissances nouvelles, irréfutables et de témoignages.
Il redonne vérité, justice et une identité réelle, trop souvent ignorée, sinon tue et même méprisée, d'une attitude héroïque, combattante et brave des Juifs de France face à la collaboration, le nazisme, l'innommable. Il passe en revue les lieux, les moments, les organisations, les institutions, les hommes et les femmes qui ont été les protagonistes dans la capitale de la résistance Lyon et sa région.
Ici nous sont établies toutes formes de résistances : résistance civile, spirituelle, intellectuelle, armée. Ces pages font acte de Mémoire et sont les fondamentaux d'une histoire qui prend enfin racine et place dans le travail mémoriel, grâce à l'historienne et chercheuse Sylvie Altar. La résistance oubliée des Juifs de France conclut cette trilogie et un cheminement perspicace et vivace dans les dédales de notre passé contemporain.
Jorge Semprún, dans Exercices de survie écrit : "Ce qui est inhumain, alors, surhumain, en tout cas, c'est d'imposer à son corps une résistance sans fin à l'infinie souffrance." Ces mots pourraient définir implacablement et avec une certaine crudité la genèse, le combat, la vie, la clandestinité de cette révolte, de ce refus, de cette désobéissance à la barbarie, cette résistance dédaignée qui prend ici place dans notre Histoire.
Et comme l'écrit Annette Wieviorka dans sa préface : "Un ouvrage novateur, qui donne chair à l'histoire." Que pourrions-nous ajouter ?