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Charbonneau a toujours été convaincu que la dignité de la pensée réside dans le fait d'être une force d'action, reprenant à son compte l'idéal démocratique d'une action collective sur la base d'une opinion commune. Mais, s'imbriquant dans la globalité industrielle, l'information est devenue elle-même une grande industrie. Non seulement les médias n'informent pas sur la réalité et la nature des changements sociaux, mais font en outre obstacle à une prise de conscience et à une véritable connaissance de ce changement.
Sous prétexte d'informer l'opinion, presse, radio et surtout télévision font vivre des masses passives dans l'imaginaire. Au terme de toute une vie de lutte infructueuse pour informer l'opinion des effets dévastateurs et liberticides du développement techno-industriel en cours, La Société médiatisée montre comment cette médiatisation, en faisant intérioriser leurs contraintes par les individus et les peuples, est au service de la cohérence des sociétés capitalistes ou prétendues socialistes dont elle est devenue l'un des rouages moteurs.
