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En France comme en Italie, il y a seulement trente ans, la violence exercée au nom de la classe ouvrière était fortement exaltée. N'est-elle pas " l'accoucheuse de toute vieille soociété ", le prélude mais aussi l'instrument de la révolution prolétarienne que les nombreux groupes d'extrême gauche de l'époque appelaient de leurs vœux ? C'est dans cette attente de l'épreuve décisive que se développent, au sortir de 68, agit-prop et " actions exemplaires ".
Pourtant, très vite, la violence finit par être abandonnée, parfois même abjurée, par la majorité de ceux qui la préconisaient.
Seule l'Italie connaîtra le " passage à l'acte ", qui restera cependant résiduel par rapport au nombre initial de candidats-soldats de la Révolution.
Comment expliquer cette séduction du recours à la violence, intense au-delà des Alpes, plus retenue en France ? Quels ont été les ressorts de cette critique des armes qui, le plus souvent, conduira au désengagement et au retrait dans la sphère privée ? Peut-on faire le deuil de la violence politique sans " tuer le mort " : cet idéal révolutionnaire qui la légitimait ? Telles sont les questions auxquelles Isabelle Sommier s'efforce de répondre, à l'heure ou la France célèbre le trentième anniversaire des événements de Mai 68.