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Aux Bruyères, aujourd'hui, on peine à imaginer qu'hier vivait là une cité misérable que les gens de la ville appelaient avec dédain la cité des Gamelles. Cité des Camelles ! Eh oui ! Ses habitants eux-mêmes en avaient revendiqué le qualificatif qu'ils proclamaient fièrement un peu comme on brandit un étendard. C'était dans les années 1950-1960 à 1970. Depuis, les taudis ont disparu. La plaine, un terrain vague, véritable forum du prolétariat où l'on échangeait des idées, des mots et parfois des coups, est maintenant occupée par de sages pavillons.
Alors, ne reste-t-il rien de ces années bouillonnantes ? Si, la mémoire ! La mémoire écrite, conservée dans les documents qui sommeillent sur les rayons d'archives dans l'attente de l'historien qui saura les faire parler ; la mémoire enfouie dans les souvenirs des anciens habitants, qui ne demande qu'a ressurgir face aux sollicitations du chercheur.