Inventeurs, dit-on, des régimes parlementaires modernes, les Huguenots réintégrés à la nation sont finalement privés de leurs institutions historiques...
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Résumé
Inventeurs, dit-on, des régimes parlementaires modernes, les Huguenots réintégrés à la nation sont finalement privés de leurs institutions historiques à l'aube du XIXe siècle. Pourtant, le besoin de restauration n'est ni continu ni exempt de préjugés. Méconnaissance de l'Histoire, tentations centralisatrices empruntées au modèle luthérien, soif de pouvoirs de quelques leaders dictent le rythme des revendications. Dans un concert de rivalités territoriales entre Eglises, et entre provinces, se dessinent alors de manière croissante des besoins de regroupements et d'organisation. Comités des grandes œuvres, conférences pastorales, correspondances confidentielles structurent alors des partis ecclésiastiques - jusqu'alors mal identifiés mais que l'on retrouve en termes voisins dans d'autres environnements protestants à la même époque. Mais alors que, justement et partout ailleurs, les courants peuvent se déployer, les Réformés français doivent batailler pour recouvrer leurs institutions. Entre attachement réécrit au passé, force de la Discipline et contingences du moment, ils en viennent finalement à inventer de nouveaux moyens de régulation ecclésiale. Infidèles à l'Histoire, mais forts de droits historiques, ils reconquièrent finalement leur identité dans la diversité. Dans cet examen qui embrasse le siècle, les méthodes d'analyses du politique et des formations partisanes ont été employées sur un objet a priori d'histoire religieuse - renversant ainsi les expériences menées sur les sociétés politiques avec le prisme des symboliques sacrales.
Patrick Harismendy, agrégé d'histoire, est Professeur d'Histoire contemporaine à l'université Rennes 2. Il a publié, entre autres, Sadi Carnot - L'ingénieur de la République (Perrin, 1995).