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Le 9 septembre 1944, un coup d'Etat est perpétré par le Front de la patrie, soutenu par l'Armée rouge qui pénètre dans une Bulgarie alliée de l'Allemagne nazie, traumatisée par les années de guerre. C'est la terrible épuration qui suit l'arrivée au pouvoir des communistes et ses stigmates que Théodora Dimova explore dans Les Dévastés. Trois femmes se retrouvent, un froid matin de février 1945, au bord de la fosse commune dans laquelle ont été jetés les corps des hommes qu'elles aimaient, et dont les destins se sont croisés dans une même cellule.
Comme tant d'autres, ils ont été torturés, condamnés et sommairement exécutés, emportés par la rage révolutionnaire. Des décennies après, l'image de la fosse du cimetière de Sofia, où la neige tombe sans la recouvrir de sa blancheur continue de hanter les esprits... Au-delà des figures masculines assassinées qui émergent à travers leurs récits, la douleur, dans ce livre, est un personnage central.
Elle jaillit des phrases et parvient, de façon à la fois étrange et subtile, à alarmer et à réconforter, peut-être même à guérir. Les Dévastés est un portrait de l'élite intellectuelle bulgare broyée par la terreur. Mais c'est aussi celui d'une société dans laquelle la tragédie a été longtemps tue au point de devenir un douloureux secret.
Premier livre bulgare lu et directement un coup de coeur !
C'est simple, ce livre est bouleversant de par son style et surtout de par son histoire. Trois femmes parlent et se livrent pour laisser une trace de leur maris. Ils ont pour point commun d'avoir déplu à la patrie et d'avoir été torturés et tués par le système politique bulgare. Alors oui, la douleur est présente à chaque page, mais l'écriture est tellement belle et juste que le roman est simplement remarquable. C'est un témoignage indispensable et nécessaire pour découvrir un pan de l'histoire la Bulgarie. Il faut retenir le nom de Théodora Dimova, un grand nom de la littérature bulgare (et bravo à sa traductrice Marie Vrinat !)