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Longtemps situé en marge du monde des Lettres, le récit de voyage acquiert ses titres de noblesse dès lors que le voyageur devient écrivain et se soucie de la musique des mots. Chateaubriand est l'un des premiers à prendre le risque de faire oublier l'ailleurs, au profit de l'écriture de railleurs. Il n'en demeure pas moins fidèle à une tradition qui revendique vérité et érudition, et se défie des attraits de la fiction et de ses mensonges.
Le relationnaire inaugure une forme originale, sans renier l'héritage du passé. Chateaubriand n'oublie pas la diversité du réel ou des discours qui en rendent compte. Mais en choisissant de voyager pour écrire - et pour s'écrire - il modifie le statut du genre et donne à lire le poème d'un monde qui trouve son unité et son sens grâce à la parole qui le recrée.
