A l'heure de la remontée brutale de toutes les formes de " nationalités ", où les nouveaux Etats partent à la recherche de leur " sentiment national...
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A l'heure de la remontée brutale de toutes les formes de " nationalités ", où les nouveaux Etats partent à la recherche de leur " sentiment national " et où les vieux Etats nations connaissent des flambées de nationalisme, on ne peut être que reconnaissant à l'historien qui cherche à nous faire comprendre cette fin de siècle à la lumière de celle du siècle dernier. Nul n'était mieux préparé qu'Eric Hobsbawm à cette méditation savante. " Mitteleuropéen " de naissance, français, allemand et italien de langue et de culture, juif d'origine, marxiste de conviction et britannique de nationalité et de cœur, il s'est, comme historien, attaché à la fois aux phénomènes les plus anomiques et marginaux - les bandits et les grands révoltés - et aux courants les plus déterminants de l'ordre économique et social de l'Europe contemporaine. Qu'on ne s'attende pas ici à de nouvelles et définitives définitions d'un phénomène aussi complexe et multiforme. Eric Hobsbawm s'attache avant tout à cerner d'un regard neuf les tribulations du concept, étant entendu qu'elles ne relèvent pas du ciel des idées mais s'enracinent dans une multitude de " nationalismes " historiques, sociaux, locaux, où la part du mythe se noue inextricablement à celle des réalités, dans une histoire pleine de bruit, de fureur et de sang, mais dont l'apogée - c'est une des originalités du livre que de le soutenir - est peut-être déjà dépassée.
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La nation, une nouveauté : de la révolution au libéralisme