"Qu'est-ce que le cerveau humain, sinon un palimpseste naturel ?"
Cette image constitue le fil rouge du dernier roman de Waberi, au travers de trois "voix" qui s'interpellent, se superposent et tendent inexorablement vers le même point de fuite.
La première voix, celle qui lance le récit, appartient à Djibril : il est né le même jour que son pays devenu indépendant, Djibouti. Employé dorénavant par une agence de renseignements américaine et résidant à Montréal, il revient, pour une courte mission, sur les terres de son enfance qu'il a quittées depuis de longues années.
"Et pourtant
on ne revient pas impunément sur les traces de son enfance".
La deuxième voix, celle qui s'interpose très vite, provient d'une prison cachée sur les îlots du Diable, au large de Djibouti.
Appel fondamentaliste récitant des hadiths et serviteur absolu du Très-Haut ?
Figure familiale, jadis abandonnée, qui réclame son dû ? Fantôme du grand-père Assod, rare témoin de tendresse ? Fantôme de Djamal, frère jumeau de Djibril, quitté très tôt, trop tôt ?
Au lecteur de gratter les écritures, d'y découvrir un autre sens, une autre enfance, une autre plaie...
C'est qu'"il est des hontes qu'on n'oublie jamais. Dans le vif du présent comme dans les volutes du passé".
"On ne revient pas impunément sur les traces de son enfance".
La troisième voix se mêle à la précédente et s'écrit au-dessus des lignes sacrées du Livre unique. Cette voix (d'entre les anges ou d'entre les démons ?) est hantée par la figure de l'écrivain Walter Benjamin, complice dans l'imaginaire familial, semble-t-il, depuis toujours. Et complice jusqu'au bout...
Un roman complexe et poétique, énigmatique et sensible, qui possède le don de délivrer ces images légendaires, "à la racine", qui vous accompagnent un long moment.
Très bonne lecture !
Abdourahman A. Waberi - Passage de larmes - Lattès (08/2009)
"Qu'est-ce que le cerveau humain, sinon un palimpseste naturel ?"
Cette image constitue le fil rouge du dernier roman de Waberi, au travers de trois "voix" qui s'interpellent, se superposent et tendent inexorablement vers le même point de fuite.
La première voix, celle qui lance le récit, appartient à Djibril : il est né le même jour que son pays devenu indépendant, Djibouti. Employé dorénavant par une agence de renseignements américaine et résidant à Montréal, il revient, pour une courte mission, sur les terres de son enfance qu'il a quittées depuis de longues années.
"Et pourtant on ne revient pas impunément sur les traces de son enfance".
La deuxième voix, celle qui s'interpose très vite, provient d'une prison cachée sur les îlots du Diable, au large de Djibouti.
Appel fondamentaliste récitant des hadiths et serviteur absolu du Très-Haut ?
Figure familiale, jadis abandonnée, qui réclame son dû ? Fantôme du grand-père Assod, rare témoin de tendresse ? Fantôme de Djamal, frère jumeau de Djibril, quitté très tôt, trop tôt ?
Au lecteur de gratter les écritures, d'y découvrir un autre sens, une autre enfance, une autre plaie...
C'est qu'"il est des hontes qu'on n'oublie jamais. Dans le vif du présent comme dans les volutes du passé".
"On ne revient pas impunément sur les traces de son enfance".
La troisième voix se mêle à la précédente et s'écrit au-dessus des lignes sacrées du Livre unique. Cette voix (d'entre les anges ou d'entre les démons ?) est hantée par la figure de l'écrivain Walter Benjamin, complice dans l'imaginaire familial, semble-t-il, depuis toujours. Et complice jusqu'au bout...
Un roman complexe et poétique, énigmatique et sensible, qui possède le don de délivrer ces images légendaires, "à la racine", qui vous accompagnent un long moment.
Très bonne lecture !