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"A quoi tient le hasard ? A quelques cartons rouges en guise de tickets-restaurant. Il faudrait toujours se m?fier de la couleur du sang. A la moindre ?corchure, il coule dans une cascade de vermillon, laissant peu de place ? la survie. Il creuse le sillon des larmes". Dans un salon du livre, Sarah Castan d?dicace son premier roman. Elle fait la connaissance de Martin Dolbec, un auteur ? la r?putation ?tablie.
Subjugu?e par cet homme, elle occulte d?lib?r?ment la complexit? de son caract?re, l'ambigu?t? de son attitude ainsi que les zones d'ombre qu'il entretient autour de son personnage. "Il aurait pu dire n'importe quoi, elle aurait ri car c'?tait ? lui qu'elle souriait, au foulard rouge parfum? d'absinthe et de citronnelle l?g?rement poivr?e. Elle ?tait amoureuse. L?g?re, d?li?e, elle riait, elle riait, se persuadant de la r?ciprocit? de cette ?motion particuli?re et d?licieuse qui rend un peu b?te et annihile toute retenue".
Fragilis?e par cette relation tortueuse, elle trouve une oreille attentive aupr?s d'Adrien, son grand-p?re de substitution. Il bine, il sarcle, il plante et il parle aux oiseaux. Philosophe, il lui dit que ces moments tout simples le rapprochent du sacr?, de l'essentiel et que c'est ainsi qu'elle doit entrevoir la vie. Le bonheur tient ? si peu de rien. "Adrien, tu m'apprendrais ? l'apprivoiser le si peu de rien ? J'ai peur de ne pas ?tre tr?s dou?e.
D?s que je le fr?le, il s'?clipse. Il m'en veut peut-?tre de ne pas avoir la main verte". "Jardiner, ?a s'apprend Sarah, ? toutes les saisons et ? tous les ?ges".