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Boukhara, aujourd'hui en Ouzbékistan, fut une étape incontournable sur la route de la soie reliant l'Orient et l'Occident, et un centre religieux important à l'époque médiévale. Cette étude sur une ville du silence ouvre un champ nouveau pour les théories sur la ville, au croisement de la recherche et de l'action. Plus encore, elle offre la possibilité d'aiguiser le regard sur la ville contemporaine pour édifier une oeuvre urbaine durable qui accepte, et transcende, le mouvement perpétuel.
La recherche s'est structurée à partir de l'hypothèse de l'existence dans les pays d'une distanciation inédite entre l'histoire et la mémoire. Elle s'est composée de trois axes de recherche distincts mais entremêlés sur le temps long. L'étude des traces de l'histoire et les traces de la mémoire dans l'espace ont permis de comprendre la planification urbaine de la ville de Boukhara, la construction de l'habitat soviétique et leurs rapports au patrimoine historique et touristique.
L'étude des pratiques sociales a apporté une connaissance des habitus boukhariotes et des transformations sociales de l'espace. Elle a amené à cerner la hiérarchie socio-spatiale mise en oeuvre par les habitants, ainsi que la construction d'une forme sociale qui s'inscrit et transforme les limites spatiales de la forme urbaine. L'étude de l'organisation de seuils entre les différents espaces du collectif social a alors permis de définir l'image urbaine boukhariote, entre idées sociales, sensible et spatiale, figures architecturales et urbaines, et formes socio-spatiales.
Elle a mis à jour une relation dialectique entre le passé, le moderne et le contemporain qui fonde les conditions d'un patrimoine vivant dépassant les dualités communes de nos sociétés occidentales. Un autre regard sur une ville qui n'a pas fini de faire rêver - depuis Marco Polo.
