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Charles Thoorens, le père de Michel, était membre du mouvement Le Sillon. Il resta blessé au début du XXe siècle par la condamnation du modernisme. En 1941, il rejoignit dans la Résistance un réseau des anciens du Sillon. Né en 1929, le jeune Michel Thoorens reçut par sa famille des valeurs chrétiennes et laïques qui s'épanouirent ensuite chez les Scouts de France. Entré au début des années 1950 comme rédacteur au service des Assurances maritimes du Groupe Drouot, il fut saisi par le désert spirituel du millier d'employés de la Maison-mère.
De là vint sa réponse à l'appel au sacerdoce lancé par le père Le Bourgeois au camp de formation des chefs scouts de Chamarande à l'été 1952. Les prêtres-ouvriers étaient entrés à l'âge de 11 ans dans les petits séminaires, ce n'est qu'après quelques années de ministère paroissial qu'ils avaient découvert la déchristianisation. Michel Thoorens, lui, a suivi le chemin inverse, c'est après avoir constaté la déchristianisation de ses camarades de travail, qu'il découvrit sa vocation.
L'auteur a écrit pour tous ceux qui ignorent ou ont oublié ce que fut la vie concrète de l'Eglise d'avant le Concile Vatican II. Michel Thoorens a été sauvé non seulement par sa foi mais surtout par sa passion de la mer. On lira avec délices les pages où il relève dans les Evangiles tout ce qui lie Jésus à la mer. L'auteur construisit lui-même son voilier, le Gueux de la mer, obtint la reconnaissance de ses pairs, les marins, puis celle des journalistes et de son évêque.
Michel Thoorens évoque avec inquiétude la situation présente de l'Eglise. Son souhait d'une Eglise rompant avec le modèle de la monarchie absolue n'est à l'évidence plus d'actualité. Pire, si l'on reprend les évolutions qu'il a discernées dans le catholicisme contemporain, on doit constater que le nombre des militants d'Action catholique s'effondre, tout comme celui des catholiques d'ouverture, et que les croyants pratiquants sont en recul.
Un récit-témoignage à lire dans un temps d'incertitude.