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"Je ne sais plus très bien, et, au fond, ça n'a guère d'importance. Je me souviens juste qu'elle était seule, au milieu de nulle part, dans la pièce immense et presque vide déjà, face à l'océan. Le soir allait venir. La chaise portait de la dorure. Ça, je le sais à cause des reflets qui voletaient dans l'air morne. Ses cheveux en retenaient quelques-uns, si beaux, si soyeux. On n'aurait su dire depuis quand elle était assise là, ni si elle regardait la mer".
Peut-être devons-nous à l'oiseau la faculté et la grâce de sillonner l'espace et le temps et ces nouvelles ne disent rien, autre que le mouvement où chaque rencontre, chaque apparition obéit à ce saut aérien, fugace, qu'il faut saisir dans l'instant. Alors, les figures se croisent, du premier amour à l'ancienne maîtresse, du vieil homme esseulé aux amis de jeunesse, du mécano de marine au chômeur paumé, en passant par ce couple au bonheur lézardé, par la femme qu'on espère, par cette autre pour qui il est déjà trop tard...
