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Le constat est connu de tous : dette faramineuse, comptes sociaux proches du dépôt de bilan, système de santé proche de la faillite, fiscalité illisible et complexe, chômage endémique, délocalisations persistantes dans un contexte où le modèle de croissance comme les habitudes de consommation changent radicalement. La précarité s'est développée au point qu'elle s'est aujourd'hui institutionnalisée.
La lutte contre la pauvreté et le renoncement n'est pas à la hauteur des enjeux. Quelles sont aujourd'hui les valeurs du vivre ensemble alors que jamais le communautarisme ne s'est autant développé ? Dans le même temps, le rôle même des Etats nations s'est trouvé profondément bouleversé. Les pays occidentaux n'ont pas encore tiré toutes les conséquences des bouleversements récents tant dans leur rapport avec les pays émergents qu'en interne dans leurs missions et leurs organisations administratives.
La France n'échappe pas à ce constat. De plus, la mondialisation, par la constitution de zones régionales, a provoqué une érosion des pouvoirs et des prérogatives des Etats marquée notamment par de nouvelles normes, par des transferts de compétences accrus et par des prises de décisions supranationales. Les Etats se sont trouvés face à une situation de redéfinition contrainte et imposée- de leurs fonctions régaliennes menées, ici ou là, avec plus ou moins de succès.
Nous sommes restés, nous Français, au milieu du gué vivant sur des acquis et un passé prestigieux sans procéder à une remise en cause radicale de notre position, de nos ambitions et sans une réflexion prospective à moyen et à long terme sur ce que nous sommes, sur ce que nous voulons être, sur ce à quoi nous aspirons. Refonder l'Etat est aujourd'hui un enjeu majeur, une impérieuse nécessité.