Le mot " espace ", même simplement pris dans son acception concrète, suscite une rêverie qui, presque d'emblée, se porte aux confins du matériel...
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Résumé
Le mot " espace ", même simplement pris dans son acception concrète, suscite une rêverie qui, presque d'emblée, se porte aux confins du matériel et de l'immatériel, de l'immédiatement sensible et de l'indicible, voire de l'inconcevable pour l'esprit humain. Clos, l'espace semble tronqué, dénaturé. L'espace " vrai ", ce serait donc l'espace libre, " les grands espaces " selon l'expression chère aux modernes " soifiers d'idéal ". A ce titre, la mer peut apparaître comme l'espace par excellence, étendue à perte de vue comme le désert, mais aussi profonde comme le ciel et d'ailleurs intimement liée à lui dans la solitude du large et la fusion toujours reportée de la ligne d'horizon. Or si l'on s'attarde à la concevoir ainsi, le vertige, fascination et peur mêlées, ne tarde pas à poindre, celui-là même qui nous étreignait au moment où l'appréhension concrète de l'espace basculait dans la contemplation de l'illimité. De fait, si l'on en croit la bibliographie récente où prolifèrent les colloques sur l'insularité tandis que la mer semble oubliée, il faut quelque audace pour affronter le grand large. Tenter de relever ce défi devait revenir à l'Université d'une ville dont la devise est Neptunus eunti favet...