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En juillet 1980, Abdellatif Laâbi était libéré après huit ans et demi d'emprisonnement sur les dix auxquels il avait été condamné, pour "atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat", en clair, pour " délitd'opinion". Pendant ces années noires, "écrire, écrire, ne jamais cesser", comme un battement de coeur, comme une présence indissociée des flux vitaux qui portent aux lèvres le permanent poème, fait de tous les poèmes arrachés au silence obligatoire.
En témoigne ce recueil, ramassant les lignes de force d'une passion, traçant une mémoire à ce qui a eu lieu, à jamais, et qui est dit, à travers toutes les frontières, quelles qu'elles soient. " ... mon cerveau aura continué de fonctionner je sens même que — j'ai grandi de coeur — et ce soleil qui défonce toutes les barrières naît et meurt à mes pieds et cette nuit gorgée d'étoiles comme une monture qui m'aide à traverser les siècles et cette clameur perpétuelle dehors..."