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Ce serait trop peu dire que de parler de crise des sciences sociales. A de nombreux égards elles ne sont même plus en crise mais bien à l'agonie. Et pourtant il n'y a jamais eu autant de chercheurs et d'étudiants en sciences sociales. Jamais de colloques ni de publications savantes. Mais jamais non plus aussi peu de foi dans le sens, l'utilité et la virtualité de vérité de tout ce savoir qui est ainsi brassée.
C'était bien une science, cependant, que les pères fondateurs pensaient contribuer à bâtir. Une science, c'est-à-dire un langage commun en droit à tous les hommes parce que syntaxe enfin trouvée de la vérité et de la libération. Cette prétention prête à sourire aujourd'hui qu'il semble clair que la science n'a pas grand chose à voir avec la vérité. Quant à la libération... Il est peut-être temps de reconnaître désormais que les sciences sociales ne nous ont livré jusqu'à présent qu'une cumulativité imaginaire du savoir.
