Un Garde-Fou Pour La Mondialisation. Le Bit Dans L'Apres-Guerre Froide

La mondialisation de l'économie, faisant suite à la chute du mur de Berlin et du communisme, est le dernier avatar d'un siècle qui n'a pas été avare de révolutions. Ce dernier terme n'est pas exagéré en l'espèce, car la décennie a connu une énorme vague d'espoir et d'inquiétude comme lors de tout événement historique de première grandeur. Si la mondialisation signifie une réduction des écarts de richesse entre les pays et la sortie du sous-développement pour certains, elle n'empêche pas le décrochage d'autres, l'accroissement des inégalités dans tous les pays, le retour de l'exclusion et la misère, une instabilité des marchés financiers. Des questions se posent dès lors aux organisations internationales. A quoi servent-elles ? Sont-elles à même de répondre aux questions d'aujourd'hui ? L'Organisation internationale du Travail ne pouvait être à l'abri de ces secousses. Tout, au contraire, l'y prédisposait : le rôle qui est le sien depuis 1919, sa composition tripartite, ses 174 Etats membres. Le hasard a voulu que Michel Hansenne dirige le Bureau international du Travail durant cette période où l'Histoire était à nouveau en mouvement. Il lui est apparu nécessaire d'en relater le cheminement. Dans sa préface, Michel Camdessus, directeur général du Fonds monétaire international, évoque la sérénité et l'élévation de pensée de Michel Hansenne qui, entièrement livré à sa tâche, au service de ses convictions et des valeurs de son institution, fut au cours de cette décennie un acteur-clé de la communauté internationale dans son effort pour canaliser les forces débridées de la mondialisation vers plus de justice sociale.