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Nous sommes en Mayenne, une maison à l'orée d'un village. Dans cette maison, voici Etienne et Fauvette, un vieux couple qui n'a jamais cessé de s'aimer. La maison est silencieuse. Les volets fermés et la porte close. Nuit et jour pourtant, ils sont sept qui en franchissent le seuil. Sept amis, les uns après les autres, du dimanche au lundi, chacun son tour et chacun sa tâche. Il y a le bosco, ancien marin qui tient le bar du village, il y a Madeleine qui, chaque semaine, fleurit la maison, il y a Berthevin qui allume et éteint toutes ses lumières, il y a le professeur qui dit des poèmes à voix haute, il y a Ivan, l'ancien cheminot, ui ouvre les fenêtres, il y a Léo qui traverse le village à vélo, puis Paradis enfin, qui remonte la petite horloge.
Au grenier, comme une sentinelle, une lampe ancienne veille au cérémonial. Voici l'histoire d'une promesse. La promesse faite à Etienne et Fauvette. Une promesse d'enfance, tenue par sept amis, pour déjouer le plus grand des périls. Ces hommes ont juré de tromper la mort. Et voici qu'un jour, ils renoncent. Ils cessent leurs visites à la vieille maison. Parce que le temps passe. Parce que la lassitude.
Parce qu'au grenier, la veilleuse attend que deux âmes lui cèdent. Voici l'histoire d'une fraternité.
Une promesse
Sept amis qui, jour et nuit, franchissent le seuil d'une petite maison de Mayenne endormie, afin d'y insuffler quelques semblants de vie: fleurs fraîches, tintement de clé, bruissement de draps, poèmes murmurés... et de tromper ainsi la mort, lui faisant croire qu'Etienne et Fauvette habitent encore les lieux... C'est la promesse de sept amis à deux âmes en partance, celle de les empêcher de s'en aller tout à fait, de sombrer dans l'oubli. C'est la promesse d'un frère à un autre, née d'une légende, celle d'une lampe qui retiendrait les âmes, quelques temps encore, pour peu que les vivants par leur présence retardent le travail de deuil. La même lumière qui ramène les marins au port ou qui guide l'Ankou. Un roman poignant, délicat et sensible sur le thème de la fraternité et du souvenir. Sorj Chalandon ne nous brusque jamais, sur un sujet qui peut glacer d'effroi, mais ose avec pudeur et humanité parler du grand passage et de la vie qui un jour doit, même douloureusement, reprendre ses droits... Tout simplement bouleversant.