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Les utopies des Lumières visent-elles la fondation de l'action politique et la construction effectivement réelle d'une société juste où le bonheur des citoyens soit non seulement soutenable mais constitue la seule finalité authentique d'une histoire réorientée ? La nature n'ayant mis aucun terme à nos espérances, s'agit-il de faire advenir ce que Bacon appelait déjà en 1623 "le règne de l'homme" ? En voyage avec Diderot et Chamberts, face au possible avec Lessing et au libertaire avec Dom Deschamps et Sade, entre utopie noire et utopie rose, la palette de ces univers utopique oppose la force de sa créativité à la forme politique établie, non sans humour, à la recherche du législateur ou du peuple capable "d'agiter le grelot".
Comment échapper à l'oppression et au malheur sinon en repensant la nature de l'homme non comme un passé nostalgique mais comme la fiction réelle d'un avenir construit par un imaginaire sans limites ?
