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La pièce est centrée sur l'histoire d'un homme, Lutz, qui renonce à une vie privée de toute façon vide. Son chemin croise celui d'une femme, Karla, amoureuse de son patron, et qui attend que ce dernier quitte sa femme. Leurs interrogations entre vie privée et vie publique se croisent, se rencontrent ou passent à côté les unes des autres, prises dans le mouvement du train où se déroule l'action. Karla et Lutz font connaissance ; d'autres personnages viennent les côtoyer, tel un arrière-plan qui prendrait vie sporadiquement.
Les deux personnages finiront par se rejoindre, par s'aimer peut-être sans savoir eux-mêmes comment ils y sont parvenus. A l'instar de Autofahren in Deutschland (Conduire en Allemagne, PUM, coll. " Nouvelles Scènes allemand ", 2005), une pièce composée sur le principe du roadmovie, Ulrike Syha adopte une écriture cinématographique : elle utilise des effets de gros plan, de variations de points de vue, se jouant des codes du théâtre et de l'incarnation - les personnages, apparaissent et disparaissent, parlent par téléphone portable interposé.
Dans une langue pleine d'humour, elle traite de sujets graves, tout en posant des défis de mise en scène : qui sommes-nous vraiment, entre vie publique et vie privée ? Nos actes suffisent-ils à nous définir ? Comment vivre dans le transitoire et le mouvement ? A quel moment commence notre propre film et notre propre fiction ?
