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La richesse de l'héritage de Judge, qui nous revient en cette fin de siècle, tient autant à la qualité de son oeuvre écrite qu'à l'exemple de sa vie, avec la constance de son engagement au service des Maîtres, suivant les lignes qu'ils avaient tracées, et à la valeur incomparable de ses enseignements éthiques. Nul n'a mieux que lui illustré la parole de H.P. Blavatsky — " Est théosophe celui qui pratique la Théosophie" — dans les circonstances les plus imprévisibles de l'existence.
Fidèle à l'esprit du Mouvement lancé en 1875, Judge n'a pas cessé d'aller de l'avant, sans être jamais prisonnier du passé ni se laisser arrêter par les querelles de personnes. Organisateur hors pair et toujours désintéressé, il reste un exemple vivant d'homme de bon sens, capable d'exploiter toutes les situations pour faire avancer ses projets : profiter de toutes les énergies disponibles dans les dernières années d'un cycle qui devait se terminer avec le siècle, pour implanter la Théosophie solidement dans le monde, en "remplir l'air", pour ainsi dire, par une propagande d'envergure ("napoléonienne", précisa-t-il, non sans humour) qui devrait imposer les doctrines nouvelles à l'attention des penseurs réfléchis, de toutes les classes sociales.
Bien sûr, l'oeuvre n'allait pas pouvoir s'accomplir sans l'aide des Compagnons, mais la réussite dépendait de leur degré d'éveil, de leur volonté de surmonter leurs divergences pour réaliser l' "union sacrée" que H.P.B. avait appelée de ses voeux - en clair, de former le noyau d'une vraie Fraternité d'âmes vouées ensemble à la Cause des Maîtres. Même si le 20e siècle n'a pas répondu aux espérances, le message de Judge n'a rien perdu de sa force.
Et la Déclaration de la Loge Unie des Théosophes où l'un de ses disciples, Robert Crosbie, a réuni quelques-unes des formules les plus lumineuses inspirées au grand théosophe par sa foi dans le Mouvement théosophique, demeure comme un écho fidèle d'une voix que chacun peut encore entendre au tournant du IIIe millénaire.
