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Si les modifications du corps en fonction des pathologies sont le plus souvent subies par la personne, ces modifications paraissent activement participer à des remaniements, non seulement psychiques et internes mais aussi relationnels. Ainsi, le corps transformé, altéré, devient le support de projections et d’interprétations pour tout le monde. Comment le malade vit-il la «dégradation» de l’image corporelle, la perte du contrôle de soi, le sentiment d’être trahi par son propre corps ? On peut évoquer non seulement l’image du corps visible mais encore la représentation du corps interne (les organes abîmés par la maladie ou les traitements).
Quelle place tient le corps d’une personne à la fin de sa vie ? Quelle importance a-t-il encore pour la personne elle-même, son entourage, les soignants ? Comment fait le patient «devant» (image du corps) «avec» (dépendance, douleurs, honte) ou «sans» (déni du corps) ce corps qui vit, qui souffre et qui parle ? Comment s’ajuste-t-il aux nouvelles conditions corporelles de son existence ? Y parvient-il ? Désir de mort de ceux qui rejettent une existence réduite à un état de chose, de corps.
Comment l’accompagnant (famille, soignant, bénévole) va-t-il vivre la rencontre avec le corps de l’autre ? Le corps comme porteur de l’identité, interface principale dans la relation, le corps qui nous représente auprès de l’autre, le risque de stigmatisation sociale. Qu’est-ce que certaines réalités corporelles en fin de vie permettent de dire, de taire ? Le patient est-il seulement victime d’un corps blessé, ou bien peut-il y trouver une accroche, une vitalité ? Enfin, le corps est-il perçu autrement selon que la fin de vie se passe à l’hôpital ou à domicile ?