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J’attends chaque année impatiemment le nouveau Lisa Gardner.
Tous ne sont pas forcément des coups de cœur, même s’ils sont tous très bons.
Cela dépend de l’intrigue qu’elle décide de mettre en place, des personnages dont elle se sert, du ressort psychologique de l’histoire et de ses protagonistes, et, bien entendu, de mon propre état d’esprit au moment de la lecture.
Et il semblerait que cette année toutes ces conditions aient été parfaitement remplies puisque j’ai tout simplement adoré Juste Derrière Moi.
Telly et Sharlah ont 9 et 4 ans lorsque Telly tue son
père en voulant protéger sa petite sœur.
Suite à cela, les services sociaux ont décidé de séparer les enfants sans leur donner la possibilité de rester en contact.
Huit ans plus tard, deux personnes sont assassinées.
Et tout porte à croire que le coupable est Telly.
Mais il semblerait qu’il tente également de reprendre contact avec sa sœur.
Pourquoi a-t-il tué ces innocents ? Et quel sort réserve t-il à Sharlah ?
Dès le prologue, Lisa Gardner ferre le lecteur de la meilleure des façons : une scène choc qui nous place directement au cœur de l’action, remplie de suffisamment de mystères pour que l’on veuille, dès ces premières pages, connaître toutes les réponses.
Et le restant de ce thriller est à l’avenant.
Le rythme ne retombe à aucun moment.
Que nous nous trouvions avec Telly, qui tente de fuir, ou auprès des équipes de recherche qui comptent m’en empêcher (et dont les parents adoptifs de Sharlah font partie), l’attention du lecteur est constamment maintenue sans jamais le lasser.
L’alternance passé/présent est finement adaptée au récit, et ne lui donne donc ni longueur ni lourdeur.
Quant à l’alternance des protagonistes, elle est si bien orchestrée que nous nous retrouvons aussi proches des uns que des autres.
Car parmi tous les grands atouts de ce roman, le plus important est justement celui-là : les personnages.
Et principalement Sharlah et Telly.
On aimerait être avec eux, les aider, les sauver, et par-dessus tout les comprendre.
Une intrigue forte, un rythme soutenu, des protagonistes qui nous font vibrer, bref, Juste Derrière Moi a tout ce qu’il faut à un excellent thriller !
À lire sans hésitation
Rachel Abbott nous revient avec un roman à suspens de qualité.
Pour ma part, même si j’avais déjà bien aimé celui de l’année dernière, j’ai vraiment été complètement embarquée par l’histoire de Nid de Guêpes.
Anna est une jeune directrice d’école, qui aime sans condition son métier, son mari et ses deux enfants.
Tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, si au cours d’une émission radio, elle ne reconnaissait la voix de Scott, son premier grand amour.
Lorsque celui-ci annonce sur les ondes que dans une semaine précisément il racontera
ce qui s’est passé il y 14 ans, la vie tranquille et rangée d’Anna vole en éclats.
Il faut donc absolument qu’elle le retrouve avant le lundi suivant, pour qu’il renonce à parler, mais il y a un problème de taille : Scott est mort il y a 14 ans. Anna en est sûre, puisque c’est elle qui l’a tué...
Comme souvent, l’auteure britannique nous raconte une histoire où les mensonges et faux-semblants sont mis en avant.
Mais ce roman, elle nous offre une double histoire, puisque l’on suit, en parallèle de la quête d’Anna, l’enquête menée par Tom Douglas et Becky Robinson, inspecteurs de police, qui tente de résoudre un meurtre assez sauvage qui vient de se produire dans un parking public, et même si l’on se doute que les deux histoires sont liées, nous suivons bel et bien deux trajectoires totalement différentes.
Ça fait d’ailleurs fait partie des grands plus de ce thriller, selon moi.
Le rythme, ensuite, est un autre gros point fort.
L’intrigue se déroulant sur une petite semaine, il est soutenu du début à la fin, et nous pousse donc à nous plonger toujours plus loin dans l’histoire.
Enfin, l’alternance des chapitres, entre le présent (avec d’un côté Anna qui tente de résoudre le mystère Scott et de limiter les dégâts que tout cela engendre dans sa vie, et de l’autre Tom et Becky qui enquêtent sur des meurtres) et le passé où nous suivons la rencontre d’Anna et de Scott, et découvrons petit à petit tout ce qui a conduit à ce qui s’est passé 14 ans plus tôt.
Difficile de s’ennuyer dans de telles conditions !
Donc si vous cherchez un bon suspens purement britannique et bien rythmé, Nid de Guêpes devrait vous plaire !
Il y a deux choses dont je raffole chaque début d’année : la galette des rois, et la sortie du nouveau Stephen King.
La différence entre les deux ? Si la galette s’attaque à notre foie et/ou à notre tour de taille, Stephen King lui s’amuse plutôt à torturer notre état mental !
Alors qu’en est-il cette année avec L’Institut, son petit dernier ?
Déjà, comme souvent, son dernier né se porte bien avec ses 25cm et ses 600 pages.
Ensuite, et encore une fois comme bien souvent, ce bon gros bébé n’a aucune intention de vous accorder du temps pour vous reposer.
Quel
est donc se mystérieux Institut dans lequel on retient des enfants après avoir assassiné leurs parents ?
Vu les horreurs endurées à l’Avant, que peut-il bien se passer une fois qu’on les envoie à l’Arrière ?
Et quel rapport tout cela a-t-il avec Tim Jamieson, ancien flic devenu, par un étrange concours de circonstances, veilleur de nuit à DuPray, petite ville à plusieurs centaines de kilomètres de l’Institut ?
Avec le King, rien n’arrive réellement par hasard, tout est minutieusement conçu pour entraîner ses lecteurs sur les chemins tortueux qu’il leur propose, avant de les abandonner là, avec la lourde tâche d’essayer de trouver la sortie et les réponses qui vont avec.
Oui, Stephen King est sadique envers son lectorat. On le sait, et comme on est un peu maso, on en redemande toujours plus.
Avec ce nouveau roman, l’auteur prend son temps pour installer l’intrigue. Au point que l’on en vient même à se demander à quel moment tous les chemins vont se rejoindre.
Ne vous inquiétez pas, ça viendra.
Et à partir de là plus rien ne parviendra à vous faire poser ce livre avant sa toute dernière page.
Mais pour en arriver là, il faut le mériter, et tenter patiemment de dénouer les fils ténus (mais étroitement serrés) qui balisent les nombreux chemins de traverse créés par SK.
On s’attache énormément à ces enfants si spéciaux à qui des monstres font vivre l’enfer.
On aimerait tant les sortir de là.
Autant qu’eux aimeraient y parvenir.
Y arriveront-ils ? À quel prix ?
Pour le savoir je vous invite à embarquer à bord du Southway Express. Et à bien attacher votre ceinture.
Car le voyage sera aussi mouvementé que captivant.
Comme l'année dernière, la rentrée d'hiver s'ouvre avec la parution du nouveau titre de Niko Tackian : Celle Qui Pleurait Sous L'Eau.
Et comme l'année précédente, les fans de romans policiers ont de quoi s'en réjouir.
Dans ce nouveau roman, nous retrouvons pour la troisième fois le Commandant Tomar Khan.
Après Toxique et Fantazmë, nous replongeons (sans mauvais jeu de mots) donc au milieu de l'équipe de Tomar pour une nouvelle enquête.
Le corps de Clara est découvert un matin au beau milieu d'une piscine publique, et, à première vue, le suicide ne fait aucun doute.
Si Tomar
est prêt à classer l'affaire, Rhonda elle est persuadée que cette mort n'est pas aussi simple qu'il n'y parait.
Alors pendant que le commandant Khan tentera de se sortir d'une sale affaire dont il ne garde pas de souvenirs, c'est elle qui va prendre les choses en main pour aller au bout de cette enquête et de son intuition.
Comme d'habitude avec cet auteur l'histoire démarre vite et fort. Les chapitres s'enchaînent rapidement tant le lecteur devient vorace à vouloir connaître le fin mot de ces deux enquêtes.
Les des grands points forts de Niko Tackian est sa capacité à créer chez nous une empathie très forte envers ses personnages, et ce nouveau titre échappe encore moins à cette règle que les précédents.
C'est dire à quel point cela fonctionne parfaitement.
Une autre des qualités de l'auteur c'est sa spécificité à nous offrir des histoires très cinématographiques, où chaque chapitre équivaudrait à une séquence (sûrement aidé en cela par sa casquette de scénariste).
Une technique qui opère complètement et qui rend ce polar absolument addictif.
On lui pardonnerait presque de nous offrir que 240 de lecture. Surtout qu'il parvient parfaitement à tout boucler avant le point final.
Si je dis « presque » c'est uniquement parce que qu'une fois la dernière page tournée, on se retrouve à attendre avec impatience son prochain roman, que l'on prendrait pourtant plaisir à enchaîner tout de suite après tant son style est efficace.
Je ne peux donc que vous conseiller fortement de lire ce roman.
Pour les messages importants qu'il véhicule, déjà.
Et pour le plaisir de retrouver cette plume, bien évidemment !
Mon coup de cœur de l’année 2019 dans la catégorie roman historique policier.
J’ai toujours une petite appréhension lorsque je commence un roman historique.
Outre les grands classiques et la littérature noire (classique et moderne), c’est un de mes genres favoris. Et c’est précisément pour cela que je ne compte plus le nombre de déceptions rencontrées dans ce genre spécifique ces dernières années.
Oui mais voilà, lorsque j’ai su que Henri Lœvenbruck sortait un polar historique, il était évidemment hors de question que je passe à côté.
Un très bon auteur, qui
décide d’allier dans une histoire deux de mes genres préférés, qui plus est à l’époque de la Révolution Française ?
Impossible de résister.
Et pour être tout à fait franche, même si ma petite réserve était là en commençant Le Loup des Cordeliers, elle s’est bien vite envolée dès les premières pages.
En plus de nous offrir une reconstitution fidèle (et passionnante) de cette période, l’auteur nous propose un mystère tout aussi captivant et parfaitement intégrée au cadre si particulier de la capitale à cette époque-là.
Mai 1789. Gabriel arrive à Paris avec une seule idée en tête : devenir journaliste. Un métier qui lui permettra rapidement de connaître certains de ceux qui deviendront des grands noms de la Révolution, et en premier lieu Georges Danton et Camille Desmoulins.
Et notre jeune journaliste si attaché à la vérité aura fort à faire, entre l’agitation de la capitale, les tourments de la monarchie, les secrets d’état, les mensonges d’alcôve... et les mystérieux meurtres qui ont lieu depuis quelques temps dans le quartier des Cordeliers.
L’histoire que raconte ce roman est donc particulièrement fournie, pourtant, à aucun moment l’auteur ne se perd, pas plus que le lecteur.
Bien au contraire, chaque page nous plonge un peu plus dans l’ambiance singulière et si addictive de cette magnifique capitale où les plus belles idées n’ont d’égales que les plus noirs desseins.
Une excellente intrigue, des personnages aux milles facettes et une époque reconstituée à la perfection : bref, Le Loup des Cordeliers est un superbe polar historique, à ne surtout pas rater.
Un roman à découvrir et à faire découvrir !
Sarah Pekkanen et Greer Hendricks nous ont une nouvelle mijoté un thriller aux petits oignons.
En 2018, je découvrais ces deux auteures avec la lecture d’Une Femme Entre Nous, leur premier thriller psychologique à quatre mains, qui m’avait très énormément plu.
En plus d’y découvrir une très bonne intrigue, je venais de faire connaissance avec deux plumes de talent, et surtout parfaitement complémentaires.
Autant dire que j’attendais Anonymat Garanti, leur nouveau roman, avec impatience.
Et je suis pas du tout déçue.
Je trouve même, au contraire, que leur style respectif
s’est encore plus approfondi et qu’ils se marient encore mieux que dans le précédent, ce qui n’est pas peu dire.
Jess est une jeune maquilleuse de théâtre, reconvertie pour une clientèle privée. Mais, si elle apprécie son métier, celui-ci est loin de lui rapporter beaucoup, et l’argent est nécessaire pour aider ses parents.
Aussi quant, au cours d’une séance chez une cliente, elle tombe sur une annonce proposant d’une belle somme contre des réponses pour un questionnaire sur l’éthique et la morale pour l’étude scientifique d’un célèbre psychiatre, elle décide de se lancer aussitôt.
Mais au fur et à mesure des séances, quelque chose ne tourne clairement pas rond. Les questions sont trop intrusives, et le Dr Shields très énigmatique.
Mais, après tout, ce médecin sait sûrement ce qu’il fait... non ?
Pendant 470 pages, les deux auteures se jouent de nous, nous permettant dès les premières pages de comprendre que le but du médecin n’est clairement pas celui annoncé, puis en nous baladant de la tête de Jessica à celle du Dr Shields grâce à l’alternance des chapitres.
Si Jess est un personnage particulièrement attachant, avec ses forces et ses faiblesses tellement humaines, celui de ce cher docteur est glaçant.
Doutes, confiance, paranoïa, dépendance psychologique, tous ces ingrédients se mélangent à la perfection à la lecture des pensées des protagonistes.
Et le lecteur, une fois ce thriller commencé, n’aura de cesse de vouloir le terminer.
Une nouvelle fois le mélange de ces deux plumes, aussi profondes que différentes, m’a offert un thriller psychologique à la hauteur de mes attentes.
N’hésitez pas !
Elly Griffiths nous propose ici un roman à la construction soutenue.
Pour autant sa complexité narrative n’est absolument pas rédhibitoire, puisque le lecteur ne se perd à aucun moment.
Claire, professeur de littérature, dispense ses cours dans un collège qui était autrefois la demeure d’un auteur devenu un classique de la littérature victorienne : R.M. Holland.
Et si la vie de Holland est connue pour ses nombreuses zones d’ombre et de mystères, la vie de la jeune professeure va elle aussi prendre un tour étrange lorsque sa meilleure amie est retrouvée assassinée de la même
façon que l’un des personnages de Holland, et avec à ses côtés une citation de sa nouvelle la plus célèbre : L’Inconnu.
Commence alors une course contre la montre pour Claire et deux lieutenants de police afin que la réalité ne rejoigne pas la fiction et découvrir l’identité du tueur avant qu’il ne continue le scénario de cette terrible nouvelle...
L’alternance des chapitres nous permet de suivre Claire, au travers de sa vie courante et de ses journaux intimes qu’elle tient de manière assidue ; Georgia, sa fille adolescente, et le lieutenant Harbinder Kaur.
Qui dans l’entourage de Claire aurait pu commettre ce crime ? Et surtout à quel point la vie de Claire et de sa fille sont en danger ?
L’un des principaux atouts de ce thriller repose sur la qualité des personnages. L’auteure s’est attachée à en faire des protagonistes à divers niveaux de profondeur et tous parfaitement cohérents dans leur évolution.
Le lieutenant Kaur en particulier nous offre un excellent exemple de personnage parfaitement construit, et, bien qu’elle ait un caractère assez froid de prime abord, elle deviendra pour beaucoup de lecteurs la protagoniste la plus marquante du roman, parce que la plus profonde.
L’autre excellent point est d’avoir intégré à l’intrigue la nouvelle de Holland, en nous la dévoilant petit à petit au cours de paragraphes spécifiques.
Si l’action n’est pas toujours au rendez-vous, Le Journal de Claire Cassidy n’en reste pas moins une lecture qui remplit agréablement sa mission, et nous donne très envie de (re)plonger dans les romans de Collins ou Le Fanu.
Une excellente raison de découvrir ce titre.
Un régal !
J’en avais eu le pressentiment, dès les premiers chapitres, mais avant de crier au coup de cœur, je préférais terminer ma lecture. Histoire de ne pas avoir une mauvaise surprise qui aurait fait retomber mon enthousiasme.
Des surprises, pourtant, il y en a pléthore dans ce thriller, mais aucune de mauvaise.
Cécile est une jeune flic qui se découvre un talent pour le moins terrifiant : elle ressent, physiquement, les sensations des victimes.
Déjà dotée d’un tempérament borderline et d’une émotivité presque handicapante, elle se retrouve, suite à la découverte de cette capacité, à enquêter sur une affaire où elle devra affronter le Mal à l’état pur, mais également ses propres démons.
336 pages littéralement dévorées en une journée. Tout simplement impossible à lâcher.
Pourtant, même si ce roman m’attirait beaucoup, je ne pensais pourtant pas autant adhérer à cette intrigue avant de le commencer.
En cause ? Ma personnalité profondément cartésienne.
Je suis du genre à penser que chaque chose a une explication, et que si ce n’est pas le cas, alors ça veut dire que cette chose n’existe tout simplement pas.
Alors comment Tombent Les Anges a-t-il pu à ce point m’embarquer ?
Grâce aux personnages dans un premier temps. L’auteure nous en offre un bel éventail, allant du plus monstrueux au plus abîmé.
Elle ne les pose pas simplement là en attendant que l’on s’attache (ou non) à eux.
Non, la simplicité de sa plume leur offre le chemin pour s’imposer à nous, qu’on le veuille ou non.
Et ça, déjà, ce n’est pas donné à tous les écrivains.
L’histoire et le rythme ensuite.
Aucun relâchement. Aucun sas de décompression.
Dès les premières pages ont se retrouve coincé dans cette histoire, avec comme seule issue d’avancer le plus vite possible pour connaître la fin.
Attention, je ne dis pas que ce thriller est parfait. Vous rencontrerez même quelques petites maladresses ici ou là.
Mais pour une fois je crois que c’est justement ce qui m’a fait l’aimer autant : le style authentique, brut, sans fioritures, que Marlène Charine nous propose.
Une histoire et un style qui touchent et qui marquent. Immédiatement et durablement.
Un réel coup de cœur.
Un roman et une auteure à découvrir sans hésiter !