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Lorsque Bartabas, le Centaure du Théâtre équestre Zingaro d'Aubervilliers, a créé son Académie au sein de la Grande Ecurie royale du château de Versailles, j'ai aussitôt rêvé d'en être. Mais pour tenter la carrière d'artiste écuyer, il fallait tout quitter : maison, études, profession, voyages, mode de vie, saut d'obstacles, liberté. Mon destin et mon coeur étant déjà engagés ailleurs, j'ai renoncé.
Il m'en est resté un scrupule, comme ces petits cailloux triangulaires qui se coincent dans les lacunes du pied et font boiter les chevaux. j'ai donc choisi de raconter cette aventure, afin d'être à jamais persuadée, avec Roger Gilbert-Lecomte, "que tout ce qui fut une seule fois rêvé existe à l'égal de toutes les existences distinctes". Le titre de ce récit, La Voie de l'écuyer, décliné de "la voie du guerrier" de Chögyam Trungpa, pouvait apparaître d'emblée trop ésotérique ou trop ambitieux, alors que cette compagnie école sans aune exemple n'en était qu'à ses premières chorégraphies.
Quinze ans après, je suis fière de l'entendre prononcer par tous, enfants indus, à chaque représentation publique de la prestigieuse Académie équestre nationale du domaine de Versailles, ce corps de ballet unique au monde.