Cui cui

Pour aimer l'album cui cui de Stéphane Deraddi, il faut aimer l'autodérision. Ce sourire qu'on a au coin de la bouche en l'écoutant lui permet, et c'est là tout le sel, de faire passer avec légèreté son message humaniste, écolo et finalement engagé. Les chansons à l'ancienne vous parlent directement à la Boris Vian, Brassens ou Bobby Lapointe et vous sont livrées sans carapace. Et c'est, aujourd'hui, paradoxalement original ! Dans la forme, Le parti-pris musical est délibérément acoustique.
Une forme de décroissance en action. De même, le choix d'une poésie évoluant hors des sentiers battus faite à l'occasion de mots ordinairement recalés des standards poétiques est une forme de revalorisation de la matière verbale. Là dessus, les mélodies sont simples mais elles sont belles comme un air d'accordéon diatonique et elles vous restent. L'enregistrement de l'album cui cui doit sa richesse musicale à la participation d'une dizaine d'excellents musiciens, réseaux et amis de Montreuil et autour.
Parmi eux, le monument de la chanson française, Sanseverino, qui lui a fait la gentillesse de jouer (magistralement) sur le disque.