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Cinq hommes sont partis à la guerre, une femme attend le retour de deux d'entre eux. Reste à savoir s'ils vont revenir. Quand. Et dans quel état.
« On ignorait, au terme du triptyque remarquable des "vies imaginaires" qu'il a composé autour de Maurice Ravel (Ravel), d'Emil Zátopek (Courir) et de l'ingénieur Nikola Tesla (Des éclairs), vers où s'avancerait Jean Echenoz. [...] Refusant l'emphase tragique, mais imprégné d'un indicible chagrin, un fatalisme énoncé à mi-voix, 14 est, à cette interrogation, l'admirable réponse.
Une méditation sur la destinée de l'individu, celle aussi des générations. Portée par une phrase qui atteint aujourd'hui sa perfection. Maîtrisée, renversante, superbe jusque dans ses feints relâchements, ses moments d'apparente et grisante désinvolture. » (Nathalie Crom, Télérama)
Suivi de Jean Echenoz, rescapé de la Grande Guerre par Bernard Pivot et d'un entretien avec Jean Echenoz par Eléonore Sulser.
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Voilà comment, lorsque l'on est génial, on arrive à retracer en 123 pages le parcours de 5 poilus . Sur les cinq, deux vont mourir, un sera fusillé pour désertion, et les deux derniers reviendront, mais salement amochés. Loin des combats, une jeune femme enceinte attend le retour de deux d'entre eux...Il y a tout d'abord la mobilisation annoncée à grands coups de tocsin (quelle scène d'ouverture inoubliable !). Et puis il y a le départ dans la joie, la certitude d'un retour rapide et victorieux donne le sourire à ces poilus. On sent aussi toute l'importance des es sociales, on ne se mélange pas : plus tard dans la boue et la dureté des combats, sans doute sera -t-on moins regardant... Commencent alors les longues marches exténuantes, suivies des premiers combats et d'une guerre qu'il faudra « moderniser » pour la gagner. Le tout dans la boue des tranchées, dans le froid et la peur...Tout cela est connu de tous, ces scènes sont gravées dans l'imaginaire collectif. Pourtant, Jean Echenoz arrive à captiver son lecteur, il lui réapprend l'histoire de cette guerre, il grave dans son inconscient des images impossibles à effacer (comment oublier par exemple ces poilus en plein assaut, avec à quelques mètres d'eux, l'orchestre de la compagnie jouant la Marseillaise à la merci des balles qui sifflent de partout ?)En résumé, ce sont 123 pages de pure perfection ! Autant de talent, ça en devient presque insolent !