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Au commencement, il y eut un couple ! Quelle vieille histoire que celle de l'homme et de la femme, attelage originel labourant le champ de l'Histoire ! Les romanciers et les dramaturges n'ont cessé d'étudier le couple. Ils n'en ont guère montré que les déchirements. La plus longue guerre naît d'un adultère illustre. L'amour peut-il survivre à la cérémonie du mariage qui transforme un sentiment en institution ? À tire les romans et les tragédies, on se persuade que le bonheur ne se rencontrerait que dans les aventures illégitimes.
Voyez « L'Épithalame » de Jacques Chardonne, voyez « Adam et Ève » de Ramuz, voyez « Un jeune-Couple » de Jean-Louis Curtis : autant de constats d'échec de la vie conjugale. Un et un font deux. Or, le bonheur ne peut naître que de l'unité. L'auteur, observant tant de couples qui l'entourent, en voit beaucoup dont les regards rayonnent de bonheur. La Littérature a donc menti. Le mariage peut assurer aux époux des joies profondes.
Quel est le secret de ces ententes ? Il faut chercher longtemps. Le bonheur résulte d'une création ininterrompue, ouvre quotidienne que les époux doivent poursuivre sur une route où jamais, rien n'est offert gratuitement. L'amour véritable est une plante délicate. À l'heure où l'on assiste à une dégradation effrayante du sens de la tendresse, il est réconfortant de trouver en ce livre une exaltation émouvante des valeurs profondes où le corps, le cour et l'esprit sont placés à leur juste place.