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Le Poireau en feutre : ce titre est amusant, et, pour le moins, inattendu ! Il donne le ton général de ce recueil où la fantaisie langagière s'en donne à cour joie. Jean Michel Reboul aime jouer avec les mots, les triturer, les faire rebondir. On pense à « la poésie, plaisir physique », selon Belaval. Il y a, bien sûr, derrière cette ironie, un chant second qui est celui d'un moraliste lucide, avide de se hâter d'en rire, de peur.
Certains textes - « Komavek », par exemple - sont des réussites dans le genre surréalisto-épique (si l'on peut dire !). D'autres, comme « Hölderlin », ont un pouvoir démystifiant assez terrible. Chaque poème, en définitive, contient une charge décapante assez remarquable, souvent plus percutante que chez un Queneau.