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Si l'étude des fibules préromaines et romaines a connu, ces dernières années, un réel regain d'intérêt de la part des chercheurs français et étrangers, on doit bien admettre que le midi de la France restait largement, jusqu'ici, en dehors des enquêtes et de la problématique. Ce livre, basé sur un inventaire approfondi qui a permis de répertorier plus de 2000 exemplaires, débouche à la fois sur une classification utilisable pour la majorité des sites gaulois, et sur une nouvelle interprétation générale de ces documents qui deviennent, par là-même, matériau archéologique à part entière.
L'étude typologique permet d'abord de mettre en lumière nombre de variantes locales dont la chronologie, très souvent appuyée sur des fouilles stratigraphiques, peut être fixée avec précaution. Chaque modèle est examiné dans un cadre géographique très vaste qui permet fréquemment, grâce au recours systématique à des cartes de répartition, de définir le mode de production et de diffusion dans lequel s'insère le type étudié.
On voit ainsi la fabrication des fibules passer, à la charnière du 1er s., d'un artisanat de type protohistorique, axé sur l'oppidum et son terroir, à un système beaucoup plus ouvert aux courants commerciaux et culturels. La technique évolue elle aussi et permet, à l'époque romaine, la mise en circulation de séries beaucoup plus nombreuses et homogènes.
Cet ouvrage concerne donc, au-delà d'une série de documents parfois ingrats, l'histoire économique et culturelle de ce qui devient, avec l'empire, la Provincia, lieu privilégié du processus de romanisation.
A travers six siècles d'évolution continue, ces objets variés sont, dans leur apparence, le reflet des modes passagères. Ils illustrent surtout, par les systèmes économiques qu'ils permettent d'analyser, les transformations d'une société à travers un aspect particulièrement éloquent de sa production artisanale.