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Denise François, auteur à succès de « L'auberge du Grand Balcon », dont cet ouvrage est le prolongement, nous replonge avec bonheur dans cette époque - troublante et troublée - que fut la première partie du XIXe siècle. De 1833 à 1848, au fil des pages, les personnages, jouets de l'Histoire tout autant que de leurs passions, marionnettes ballottées par les fils d'une inexorable fatalité, vont aller jusqu'au bout de leur destin.
Tandis que Lamartine déclare « La France s'ennuie », tandis que se prépare en sourdine la naissance de la IIe République, hommes et femmes continuent à exister, à aimer ou à haïr, avec toute leur fébrile dimension humaine. Ces êtres de chair, de sang, à l'âme tantôt parfaite, tantôt imparfaite, sont - par la magie de l'imagination de l'auteur - totalement à notre image. Une Estelle, faible quand elle souffre, se fait lionne lorsqu'elle veut triompher.
Esclave de ses pulsions, elle ne domine pourtant point son destin. Une haine-Hélène, attachante par son apparente fragilité, se révèle aussi volontaire et robuste à l'extrême lorsqu'il s'agit de préserver sa vie affective.
Denise François, qui cisèle son style avec la précision de l'orfèvre, et s'appuie - avec cette minutie qui lui est chère - sur le moindre détail, nous entraîne dans un tourbillon historique et passionnel.
Tandis que les amours s'embrasent, que les couples se trahissent, que les haines se déchaînent, et que saignent les cours, l'explosive apothéose finale, qui gagnera toute l'Europe et que l'on nommera joliment « Le Printemps des Peuples », bouleverse l'ordre établi, autant que la destinée de ces êtres auxquels on ne peut que s'attacher. De la première à la dernière page, vous serez tenus en haleine par ce roman envoûtant, où chaque personnage est un héros, dont on suit avec émotion les drames intimes, les faillites sentimentales, les déroutes affectives et les fougueux bonheurs.