En cours de chargement...
Le péritexte romanesque particulièrement riche des Lumières, par sa quantité et par son intérêt esthétique, fait voir comment ces discours perçus longtemps comme marginaux quoique nécessaires ont mis leurs topoi au service d'une oeuvre particulière, du genre contesté, de la fiction honnie et du métier de romancier déconsidéré au sein des Lettres et de la société. Aujourd'hui, sa position en marge d'un autre texte, son caractère hybride (à la fois publicitaire, critique et fictif ) font du péritexte un lieu d'énonciation privilégié pour observer l'avènement du roman moderne, la reconnaissance progressive du pouvoir de la feintise et l'émergence de nouvelles pratiques scripturales.
Menée dans la double perspective de leur statut à l'époque et de leur intérêt actuel, la présente enquête place les titres et les préfaces au coeur même de la réflexion sur le roman qui s'impose tant comme discours sur l'écriture que comme discours sur le monde. Situées au croisement du social et du littéraire, ces "pièces maîtresses" du péritexte (François Rigolot) nous font considérer toute une série de phénomènes, des plus vastes aux plus pointus, qui permettent d'appréhender la nature et le fonctionnement du roman.