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Depuis plus de 16 siècles, nombreux sont les hommes et les femmes, chrétiens ou agnostiques, doctes ou incultes, mystiques ou simples chercheurs de sens, qui ont croisé un jour Augustin à même la singularité de leur itinéraire, reconnaissant en lui un proche, un familier, presque un intime. C'est qu'Augustin n'est pas seulement ce géant de la pensée, ce maître de la vie spirituelle bien connu des spécialistes.
Augustin nous rejoint au plus près de notre quête d'identité, de nos soifs de vérité et de liberté, de notre besoin d'aimer et d'être aimés, de notre "nostalgie " de Dieu. Et l'œuvre d'Augustin, même la plus spéculative, est inséparable de sa vie. Elle en porte la trace ardente qui lui donne tout son poids d'humanité, d'universalité. Texte central d'une " théologie proprement existentielle", Les Confessions, bien plus que l'autobiographie ou la chronique spirituelle d'un maître, disent en même temps le sens d'une existence et la sève d'une œuvre immense.
L'essai de Thérèse Nadeau-Lacour se fait l'écho original " des joies et des tumultes, des impasses et des illuminations, des passions et des échecs " d'une gestation qui conduisit Augustin jusqu'à l'avènement en lui d'un homme nouveau appelé à d'autres combats par l'Auteur même de sa délivrance. Aussi, ce livre peut se comprendre comme une introduction à l'accueil de pages d'Augustin, qui, au-delà de leur beauté ou de leur profondeur, sont les paroles vives d'un homme à " rencontrer".