Biarritz, allée Churchill - Grand Format

On n'aime pas, on ne souffre pas de la même façon selon qu'on est jeune sous Pétain, Mitterrand ou Sarkozy : c'est ce que montrent les trois protagonistes de " Biarritz, allée Churchill ", issus d'une même lignée sans cesse au bord du dévissage, mais façonnée par une glaise gasconne qui oblige à tenir bon. Les hommes, ici, sont de passage, s'effacent derrière cette grand-mère, sa fille et sa petit-fille, si différentes, entêtées et secrètes, touchantes d'imperfection, qui ont finalement un point commun, Biarritz, cette ville qui a " quelque chose de spécial ", comme dit un des personnages. C'est un roman sur les héritages pesants, sur le mal que se font les générations entre elles, un livre d'histoires de France où les esprits s'échauffent à trop rêver. À fantasmer, dirait-on aujourd'hui. Au Pays basque, en 1940, Maino tombe amoureuse de Charlie, lequel rompt leur relation pour fuir en Inde la boucherie qui s'annonce. Piégée par sa passion, elle se marie sans amour, mais n'oubliera jamais son séduisant aviateur. Dommage pour sa famille. A Paris, en 1988, la brillante Elisabeth est plus préoccupée par son travail que par sa vie privée. Elle fréquente Simon, mais cet homme beau et frivole la quitte, évidemment. Piégée par son ambition, elle en veut à sa mère de l'avoir déstabilisée avec son Charlie. A Biarritz, en 2010, Louise assiste avec sa mère aux obsèques de Maino. L'occasion de discuter, d'éclairer le passé. Elisabeth s'épanche, reparle de Charlie, encore lui, et de Simon, son grand regret. Piégée par sa liberté, Louise va rencontrer ce dernier. Quelle drôle d'idée ! Trois caractères tourmentés, trois époques aux antipodes les unes des autres, et une image, aussi furtive qu'heureuse : celle d'un vieux couple qui s'engouffre, un soir de tempête, allée Churchill, là où l'écho des vagues est assourdissant.