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Apparu au temps de la Sicile musulmane, mais succédant à une forteresse protohistorique, vassale d'Himère, Brucato est florissant sous les rois normands, décline ensuite pour redevenir un bourg au XIVe siècle : mais c'est pour disparaître rapidement et définitivement, victime des luttes entre Naples et Aragon et des guerres civiles. Le site, exploré par quatre campagnes de fouilles de 1972 à 1975, a été le laboratoire d'une expérience délibérée pour associer étroitement histoire, ethnologie et archéologie et combiner leurs données dans la restitution d'une civilisation paysanne originale.
Les vestiges offraient, il est vrai, des conditions exceptionnellement favorables : des destructions répétées à brefs intervalles ont laissé en place tous les témoins de la vie, brutalement interrompue : ce n'est pas seulement le plan du village ou la distribution de la maison qu'il est possible d'atteindre mais aussi l'organisation de l'espace à l'intérieur de l'habitation et les activités qui y prenaient place, notamment les activités culinaires avec leur équipement, les modes de cuisson et les aliments.
La publication de ce travail d'équipe se veut véritablement collective, c'est-à-dire plurielle et homogène et s'attache à expliciter, à tout moment, les termes utilisés, la démarche adoptée, comme les interprétations proposées. Brucato sera bien entendu aussi et surtout une référence pour l'archéologie du village et l'histoire rurale et, grâce au corpus des céramiques et des objets, un instrument de travail pour l'archéologie médiévale qui se développe rapidement en Italie et dans toute l'aire méditerranéenne.