Comme un implacable miroir, l'Afrique - Du désir et de la violence

Rwanda 1994 - Après le génocide, l'exode, le choléra. Après l'extrême urgence de la situation de tout un peuple déraciné, la réflexion et l'installation. Pour quel avenir, nous demandons-nous ? La question demeure, récurrente au gré de l'actualité, car la paix des cœurs n'est pas faite entre hutus et tutsis, à quoi déjà s'ajoute le naufrage zaïrois et son cortège d'appétits charognards. 1996 - Le doigt accusateur hésitait à dénoncer l'exécutif américain s'impliquant alors sans vergogne dans la grande redistribution des concessions minières au Zaïre. Il fallait faire vite, doubler la De Beers et ses partenaires ; c'est le ticket de la Maison Blanche qui l'emporte ! Tant pis si, au passage, deux millions de réfugiés hutus et leurs hôtes zaïrois, s'en trouvent bousculés, à nouveau jetés sur les routes du Sud Kivu. Tant pis si 220 000 d'entre eux en sont morts ! Le sang des pauvres ne coûte rien... 1998 - C'est au tour de la France d'avoir à faire son examen de conscience à propos de sa politique africaine. Cet ouvrage ne s'adresse ni aux savants, ni aux stages mais aux contribuables... ainsi qu'aux généreux cotisants des organisations humanitaires. A titre de compte rendu. Un regard de Huron sur un immense gâchis : l'Afrique, l'humanitaire et la charité qui s'y dépensent. Et la surprise du témoin de découvrir, dans cette tempête africaine, un miroir de nos sociétés, de nos démocraties, de leurs ressorts les plus profonds et de leurs travers, miroir pour nous renvoyer à nos propres insatisfactions congénitales et à nos désirs. Désir de ce qu'à autrui, ce qu'il est, et, plus subtilement, ce qu'il convoite en nous et qu'il n'aura pas. Désirs exacerbés en fringales inextinguibles qui se font fureurs inexpiables. Et toujours cette lancinante question : " Caïn, qu'as-tu fait de ton frère ? " Un regard de Huron sur l'homme.