Depuis ses origines grecques et jusqu'à nos jours la philosophie occidentale a voué une attention particulière aux thèmes de la connaissance et du...
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Résumé
Depuis ses origines grecques et jusqu'à nos jours la philosophie occidentale a voué une attention particulière aux thèmes de la connaissance et du langage. Au Moyen Age ceux-ci connaissent un développement spéculatif remarquable dans un contexte doctrinal trop longtemps négligé : la théorie relative à la nature des anges. Poursuivant ses recherches centrées sur Les anges et la philosophie (dans un ouvrage publié dans cette même collection), l'auteur étudie ici les doctrines angélologiques médiévales pour autant qu'elles proposent un modèle spéculatif, celui des "intelligences séparées" ou "intellects célestes" qui permet aux philosophes d'expliquer la nature et la fonction des rapports cognitifs liés à la communication.
Sur cette voie Thomas d'Aquin (1224/25-1274) et Gilles de Rome (1244/47-1316) se seront engagés très loin : la figure de l'ange leur permet en effet d'aborder le statut de l'intellectualité en tant que telle et de cerner ainsi un paradigme de connaissance parfaite. Leurs analyses des formes de communication des substances séparées, axées sur l'intentionnalité et sur le choix du langage, aboutissent à l'élaboration d'un modèle de communication caractérisé par la transparence et la gratuité.
Dans le présent ouvrage, l'auteur se propose donc de réévaluer l'apport des théories angélologiques médiévales jusque dans leurs conséquences anthropologiques : dans ces théories où l'homme et l'ange sont images du même principe, "l'humanité dans l'ange" et "l'angélicité dans l'homme" s'éclairent mutuellement pour signifier une certaine idée d'humanité.