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L’art du bien-manger, une « gaye » science que l’on connaissait bien à la fin des XVe et XVIe siècles. Le meilleur ambassadeur de son époque fut sans conteste François Rabelais, l’auteur de Gargantua et de Pantagruel. Né près de Chinon vers 1494, François Rabelais fut successivement cordelier pendant une quinzaine d’années, prêtre bénédictin, médecin, professeur d’anatomie, chanoine de Saint-Maur des Faussés, puis curé de Meudon.
Son œuvre est monumentale, non seulement parce qu’elle est puissamment pittoresque et originale dans son vocabulaire et son style, mais aussi parce que, sous les crudités de langage, on sent une critique supérieure et un vif amour de l’humanité. A travers toutes ses activités, c’est l’auteur qui est resté dans les mémoires. La Bruyère disait de lui sur sa façon d’écrire : « Où il est mauvais, il passe bien au-delà du pire, c’est le charme de la canaille.
Où il est bon, il va jusqu’à l’exquis ». Chaque région de notre pays possède la spécialité et le secret de quelque friande gueulardise. Préparée dévotement, délicatement, avec amour, on ne peut les trouver que là et il est même préférable de venir les déguster sur place. Peut-on parler de grandeur déchue depuis que l’industrie s’est emparée de la fabrication de toutes ces bonnes choses ? Ce serait exagéré.