D'un empire à l'autre. - Les Pellion, cavalier et marins au service de la France 1809-1868

Le regard de Jean Leduc s'attarde un jour sur une inscription griffonnée au verso d'un portrait : " Honneur aux frères Pellion ! ". De sa curiosité soudainement éveillée naîtra D'un Empire à l'autre. Historien minutieux, il décide en effet de reconstituer l'extraordinaire destin de Léon et Alphonse Pellion, qui traversèrent huit régimes politiques et plus encore de pays lointains. Ayant tenu des postes de responsabilité dans l'industrie pétrolière, confronté aux difficultés du commandement à distance, il s'interroge sur les obstacles que rencontrèrent les frères Pellion lors de leurs campagnes militaires au cours du XIXe siècle, quand balbutiaient la propulsion à vapeur et le télégraphe. Un bel exemple de " transmission " réussie. Du Premier au Second Empire la France s'engage activement sur la scène internationale afin d'élargir son influence politique, commerciale et culturelle. Léon le cavalier appartient à la garde rapprochée de l'Empereur. Sur sa monture il parcourt l'Europe et combat à Waterloo. Il se joint à l'expédition de Morée qui libère la Grèce du joug ottoman. En Algérie il traque l'émir Abd el-Kader avec Bugeaud. En 1839 et 1848 il réprime les émeutes révolutionnaires françaises. Napoléon III récompensera ses nombreux faits d'armes en l'élevant au grade de général. Sur l'Uranie de Freycinet, Alphonse le marin effectue au bénéfice d'Arago des relevés géophysiques heureusement sauvés de leur naufrage aux Malouines. Il voit Bolivar expulser les Espagnols d'Amérique du Sud. Il participe à la prise d'Alger sur le vaisseau amiral avant de commander plusieurs bâtiments de la flotte méditerranéenne. Présent à la chute de Sébastopol, il est ensuite à la tête de la flotte française en mer Noire et termine sa carrière vice-amiral et préfet maritime de Brest. L'auteur brosse, à travers deux héros français méconnus, une fresque de six décennies d'histoire bouleversées par des guerres, des troubles sociaux et la révolution industrielle. Mais l'instabilité qui marqua leur longue carrière n'ébranla jamais la devise des Pellion : servir la patrie, qu'elle soit impériale, royale ou républicaine.