Fées, bestes et luitons. - Croyances et merveilles dans les romans français en prose, XIIIème-XIVème siècles

Les romans des XIIIe et XIVe siècles sont riches en merveilles, dont les racines plongent dans le folklore et que les auteurs, jouant avec les croyances, réécrivent à loisir. Ils combinent les modèles et ajoutent des surplus de sens, en christianisant et en empruntant au savoir encyclopédique, parfois avec humour, parfois avec angoisse, toujours avec bonheur. Fées, bestes et luitons, à la croisée du folklore et de la littérature, suit l'évolution de merveilles fascinantes, du sabbat à l'enchanteur opticien, de la Beste Glatissant à Merlin. L'espace, ses châteaux qui tournent sur eux-mêmes et ses îles closes sur leur étrangeté, le temps, ralenti par les rêves paradisiaques et accéléré par les prophéties, les fées, " chirurgiennes " et amantes, les devins, les esprits, sombres diables ou luitons facétieux et les monstres, hérissés de cornes ou nimbés de lumière, connaissent, du folklore au roman, des métamorphoses où se reconnaissent les croyances, les rêves et l'art narratif des romanciers médiévaux.