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Marseille, en 1942, est un peu la "capitale culturelle" de la "zone libre". Christian Harrel-Courtès a vingt ans, et n'hésite pas à transformer un simple bulletin ronéotypé en revue, avec la complicité d'un jeune éditeur, Robert Laffont. Cela devient : Fusées. L'auteur se souvient du contexte et du dynamisme intellectuel marqué par les revues Confluences, Poésie 42, Fontaine, Les Cahiers du Sud, etc.
Très vite, un réseau se constituera et des échanges inter-revues s'effectueront. Fusées peut s'enorgueillir de ses signatures : Luc Estang, René Daumal, Paul Eluard, Pierre Klossowski, René Barjavel, Michel Mohn... Mais l'auteur ne se borne pas à présenter une revue, il nous fait rencontrer ses deux mentors : Marcel Brion l'historien de l'art, et le père Bruckberger, déjà indiscipliné. Il nous convie aux soirées de la comtesse Pastré où rivalisent Lanza del Vasto, Luc Dietrich et tant d'autres artistes.
Il nous accompagne dans la maison louée par les surréalistes en transit, ce qui nous vaut un beau portrait de Breton, dans un débat avec le philosophe Gaston Berger, père du chorégraphe Béjart, ou encore chez lui en présence de Paul Valéry ou d'André Gide. Refusant de se soumettre à l'autorité allemande, Fusées s'éteint à la fin de 1942. Pourtant dans le ciel des lettres, elle brille de tous ses feux...
Ce témoignage est une remarquable contribution à l'histoire des revues et, plus généralement, à l'histoire intellectuelle de cette période très particulière.