Garage

Point d'héroïsme dans l'univers gai et fantasque de Régine Kolle. Mais de drôles de petits personnages ni enfants, ni adultes plongés dans une somme d'activités on ne peut plus ordinaires ! Midinettes, beaux mecs, mauvais garçons, rockers ou soldats, nombreux sont les antihéros qui peuplent les peintures ultra colorées de l'artiste. Le plus souvent en action, ils mangent, ils boivent, font la fête ou du sport, déambulent, dorment, pensent, discutent, écrivent, se marient, contemplent le paysage ou posent simplement devant un objectif photographique. Les yeux grands ouverts, tournés vers les spectateurs, ils les happent et les prennent malicieusement à témoin. Avec insouciance et légèreté, nonchalance ou désinvolture, ils imposent non sans audace leur présence au monde. Bien que figuratives, ces petites scènes de la vie quotidienne ne divulguent aucune histoire. Régine Kolle se nourrit d'un abécédaire visuel, son stockbook, précieusement constitué depuis l'enfance. Evoquant des arrêts sur image, les scènes dépeintes semblent figées, fixées. Les figures présentes se pressent, tronqués par des cadrages serrés. Le processus de narration se révèle rapidement improbable. Garage, première monographie de Régine Kolle, est coéditée par Epithème éditions et l'Ecole municipale des beaux-arts/Galerie Édouard Manet à l'occasion de sa première exposition à Gennevilliers. L'ensemble des oeuvres, présenté par un texte de Françoise-Aline Blain, met en exergue non seulement la diversité plastique de son travail mais aussi sa cohérence stylistique.