Gardien de camp - Tatouages et dessins du Goulag

Elisabeth Anstett

(Directeur de publication)

,

Luba Jurgenson

(Directeur de publication)

Note moyenne 
Dancik Baldaev - Gardien de camp - Tatouages et dessins du Goulag.
La connaissance de l’univers du Goulag peut désormais prendre appui sur le document unique que constitue un album original comprenant la reproduction... Lire la suite
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Résumé

La connaissance de l’univers du Goulag peut désormais prendre appui sur le document unique que constitue un album original comprenant la reproduction de dessins effectués de 1949 à 1989 par l’ancien milicien et gardien de prison Dantsig Baldaev, album qu’il a lui-même offert en 1990 à l’ethnologue française Roberte Hamayon. Les 74 pages contenant les dessins qu’il a effectués lorsqu’il était fonctionnaire de l’administration pénitentiaire soviétique, donnent pour la première fois l’opportunité de disposer d’une mise en image du fonctionnement ordinaire des camps soviétiques, précisément dans leurs aspects les plus terribles et les plus violents.
Cet album offre la possibilité d’aborder de front les questions liées à la restitution de la violence du/au Goulag fait de pratiques souvent ordinaires, parfois éphémères, et des discours qui les accompagnent. Loin d’en faire l’apologie, cet ouvrage vise à donner les moyens d’en comprendre la portée et l’intérêt, en accompagnant le fac-similé de l’original d’une version traduite en français et d’une série de textes explicatifs.

Caractéristiques

  • Date de parution
    17/10/2013
  • Editeur
  • ISBN
    978-2-940523-02-3
  • EAN
    9782940523023
  • Présentation
    Broché
  • Nb. de pages
    208 pages
  • Poids
    0.855 Kg
  • Dimensions
    22,4 cm × 29,5 cm × 1,7 cm

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L'éditeur en parle

Chacune des vignettes participe à enrichir et étoffer un terrible répertoire des pratiques et des discours de violence. Les termes rapportés dans les commentaires apposés en bas de chacune d’elles utilisent ainsi le vocabulaire administratif utilisé pour désigner les victimes (scrupuleusement cité entre guillemets) mais aussi les pratiques en vigueur au Goulag illustrant dès lors de façon ironique, sarcastique ou tragique leur décalage avec la réalité des faits décrits par les dessins.
L’album de Dantsig Baldaev représente à plus d’un titre une source documentaire unique en son genre : son caractère clandestin tout autant que l’époque à laquelle ce travail de graphisme et d’écriture a été réalisé, et le manque d’images des camps. En effet il n’existe que très peu de témoignages photographiques ou graphiques permettant de restituer le fonctionnement du Goulag. Seuls sont disponibles les clichés produits et utilisés dans le cadre de campagnes de propagande, ou les travaux plastiques (gravure, peinture, dessin) réalisés le plus souvent à l’issue de leur détention par d’anciens déportés et conservés par les musées du Goulag.
À chaque fois le point de vue des gardiens y fait totalement défaut.
Les dessins de Dantsig Baldaev sont remarquables tant par la violence de leur propos que par la richesse et la précision de leur graphisme. Alors même qu’il rend compte de l’horreur, l’album commenté, annoté et décoré en utilisant les méthodes du scrapbooking, représente ainsi à lui seul un artéfact exemplaire des codes graphiques (typographies, couleur, matières) de la période soviétique.
La richesse et la variété des sujets abordés tout au long des 74 pages de l’album rendent difficile toute présentation résumée. Les principaux thèmes rendent compte en premier lieu de la réalité du Goulag à partir d’une mise en exergue de ses aspects les plus violents : pratiques d’humiliation, d’intimidation ou de torture, inhumanité des conditions de vie et de travail, modes de mise à mort. Les dessins mettent pour cela en scène les figures attendues des victimes mais aussi celles des bourreaux qui appartiennent au personnel administratif (forces de sécurité et personnel pénitentiaire représentés en uniforme avec leur grade) et à une catégorie spéciale de détenus faisant partie du monde de la pègre (vory v zakone) souvent représentés recouverts de ces mêmes tatouages dont Baldaev fait un inventaire préliminaire dans les pages 1 à 31 de l’album.
En cela, les dessins mettent en scène l’épreuve de l’horreur et de la terreur en donnant au passage un visage aux victimes et aux bourreaux et en restituant une sociologie assez fine des enfers goulaguiens.

À propos de l'auteur

Biographie de Dancik Baldaev

Né à Oulan-Oude, en Bouriatie, en 1925 et décédé en 2005 à Saint-Pétersbourg, Dantsig Baldaev était le fils d’un érudit et folkloriste bouriate. En tant que fonctionnaire du ministère de l’Intérieur et employé de l’administration pénitentiaire de 1948 à sa retraite en 1981, D. Baldaev occupa notamment les fonctions de gardien de prison dans différentes institutions carcérales dont certaines relevaient en leur temps de l’administration du NKVD.
Dès 1949, il commença à porter un intérêt scientifique à la culture carcérale en travaillant d’une part sur le vocabulaire et le jargon des prisons, et d’autre part en effectuant des relevés de tatouages de prisonniers. À partir de 1953, Dantsig Baldaev entreprit – de façon à l’époque totalement clandestine – de traduire en dessin sa connaissance de l’univers concentrationnaire en réalisant des affiches composées sur le modèle des planches de bandes dessinées.
Les dessins et les textes ont été effectués sur la base des témoignages et des récits de prisonniers et d’employés du Goulag.

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