Guide en Auvergne - Itinéraires historiques et descriptifs aux eaux thermales - Grand Format

La richesse de la partie basse de l'Auvergne en eaux minérales froides ou chaudes, dont l'utilisation remonte à la plus haute antiquité, a profondément influencé l'histoire de la région, à partir de l'invasion romaine. Une fois le pays conquis, les montagnes solitaires résonnèrent du bruit des marteaux et du fracas des constructions gigantesques. "Les empereurs ou leurs lieutenants prodiguaient l'or pour faire de ces sources précieuses un lieu de repos, où les légions allaient, pour ainsi dire, retremper leur vigueur, ou voir se fermer les larges blessures faites par la hache gauloise".
Du Ille au Xe siècle, neuf invasions successives changèrent totalement la face du pays et firent disparaître les traces d'une cité florissante, les thermes n'étant qu'un luxe inconnu et dédaigné par les farouches conquérants de la colonie arverno-romaine. Les temps féodaux qui leur succédèrent, ne furent pas propices à l'exhumation de ces trésors naturels. Tout au plus, quelques pauvres malades continuèrent par tradition et par manque de moyens à aller chercher la santé vers des sources oubliées parmi les décombres et les ronces séculaires, avant que, bien plus tard, les progrès de la science ramènent l'attention des médecins sur la puissante intervention de la nature sur les maux de l'humanité.
La beauté des sites naturels rivalise avec celle des trésors architecturaux. Clermont, dont l'origine se perd dans la nuit des temps, présente l'aspect d'un cirque grandiose, la ville étant entourée des gradins que forment les premières assises du puy de Dôme. La ville du Puy offre un panorama peut-être unique au monde, échelonnée sur le rocher Corneille, avec pour couronnement la belle statue de fonte de Notre-Dame-de-France.
Quelle que soit la route qu'emprunte le voyageur, il sera enchanté par l'ensemble de sites sauvages, de pics abrupts, de vallées riantes baignées par un lac et dominées "comme un fier suzerain" par le château de Murol. Clermont conserve ce que certains considèrent comme la maison où naquit Blaise Pascal ; le château d'Effiat fut la résidence favorite du maréchal d'Effiat, père de Cinq-Mars, le grand écuyer de Louis XIII ; Vichy accueillit des hôtes aussi illustres que Mme de Sévigné, Adélaïde et Victoire de France, tantes de Louis XVI ou encore la duchesse d'Angoulême.