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La chanson de geste Hugues Capet n'est pas inconnue des érudits : deux collègues, E Suard et J. Subrenat, en ont donné en 1987 une adaptation en français moderne. Mais le texte édité pour la première fois par le marquis de la Grange en 1864 n'a plus été publié depuis lors. Ce texte de 6360 vers mérite tout à fait d'être lu. Il a la vivacité d'un roman de cape et d'épée, le pittoresque et l'humour noir d'un récit inventé par un ménestrel expérimenté.
Loin d'écrire une chanson de geste recherchant l'évasion et l'exotisme, l'auteur évoque avec précision les régions du Nord (Hainaut, Brabant) et surtout la cité de Paris et ses environs, de Saint-Denis à Saint-Cloud. Le goût pour les aventures dans la trame du récit, l'attention au réel dans le détail des péripéties donnent un particulier intérêt à ce texte, qui tout en s'inscrivant dans la tradition épique, est révélateur des tensions politiques ou sociales et aussi des nouveaux goûts du public au milieu du XIVe siècle.