Adressé au grand public, cet ouvrage s'efforce de faire le point sur une des figures légendaires de la philosophie musulmane, Ibn Rochd (Averroès). Né en 1126 à Cordoue, il est avant tout un homme de science, théologien, philosophe, médecin, juriste ; il s'intéresse à tous les domaines. Il meurt en 1198 à Marrakech. Après avoir dépeint pour nous l'ambiance et l'époque dans lesquelles Averroès voit le jour, Abderrahim Bouzelmate nous offre dans cet essai une perspective originale : Que doit-on tirer des enseignements du philosophe de Cordoue ? Quelle a été sa postérité et comment pourrait-elle nous servir aujourd'hui, huit siècles plus tard ? Durant des siècles, l'élite cultivée et les principales institutions intellectuelles et religieuses du Moyen-Age et de la Renaissance lisent et revisitent sa pensée.
Réduit par les uns à un simple transmetteur de l'héritage grec en Occident, accusé d'athéisme, de philosophe dépravé et même de fondamentaliste religieux par les autres, Ibn Rochd, esprit libre et homme de foi, a pourtant poursuivi un but cohérent qui fut décisif dans l'histoire de la pensée.
A la fois théologien, médecin, scientifique dans divers domaines, juge et philosophe universel, Abû al-Walîd Muhammad Ibn Rochd (l'Averroès des Latins) fut, durant des siècles, au centre de grandes controverses philosophiques en Occident.. Né à Cordoue en Al-Andalus (Espagne musulmane) en 1126, mort à Marrakech le 10 décembre 1198, Ibn Rochd était un philosophe musulman, sincère dans sa pratique, hardi dans ses écrits.
Il a consacré sa vie à étudier et à écrire et ce, en plus de sa fonction de juge, de juge suprême et, durant plusieurs années, de médecin officiel du Sultan. Il mit au point une méthode propre de commentaires philosophiques qui a bouleversé les pratiques du savoir en Occident.. Et si sa pensée suscita une levée de boucliers chez nombre de théologiens et de philosophes même, nul n'est jamais venu lui contester la profondeur de sa pensée ni le caractère révolutionnaire de ses idées.
Condamné par des autorités musulmanes, haï par l'Eglise, il aida les penseurs sincères à se frayer un chemin au milieu des paysages menaçants des théologies dogmatiques. Il s'occupe, en religion, de l'intérêt de la société et non de la théologie pour elle-même ; en philosophie, des questionnements, de la recherche, des liens et non des thèses péremptoires et des postures idéologiques. Il ouvre la pensée sans jamais la refermer.
En cela, il est un penseur universel. Il ne s'agit donc pas de savoir si notre philosophe avait tort ou raison, mais de voir quel immense service il a rendu à l'intelligence en lui permettant de rester en mouvement malgré les dogmes forgés et les sociétés figées. Sa devise pourrait être : " Pour mieux connaître Dieu, il faudrait le rechercher sans cesse dans ses oeuvres. " Ibn Rochd incarne, en matière de pensée, une forme d'élan positif dont l'intensité vaut à ceux qui l'éprouvent
