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Ida est morte, frappée par un camion. Sa disparition suscite le trouble : qui était cette femme discrète, dévouée à son travail de bonne à tout faire ? Rien ni personne n'élucide ce mystère. D'elle, il ne reste que les mots de celles qui ont croisé sa route. Des mots amers qui tracent en contrepoint un saisissant portrait : celui d'un monde égoïste et cruel, dont Ida était la victime silencieuse mais victorieuse.
Hélène Bessette (1918-2000) a publié treize romans chez Gallimard entre 1953 et 1973. Considérée comme l'une des pionnières du " roman poétique ", elle a remporté le prix Cazes en 1954 et, à deux reprises, figuré sur les listes Goncourt et Médicis. " La littérature vivante, pour moi, c'est Hélène Bessette, personne d'autre en France. " Marguerite Duras Préface de Lola Lafon.
Un roman en vers ça vous tente?
Il m'aura fallu du temps avant de m'intéresser à cette figure singulière lancée par Raymond Queneau, admirée par Duras ou Sarraute et pourtant méconnue aujourd'hui. Faut dire que qui aujourd'hui lit des romans en vers hein ? Et pourtant... Ida est un texte que l'on prend en plein cœur!
Ida. Petite employée de maison taciturne, petite bonne butée. "Oiseau de nuit" aux ailes trop légères pour porter le poids d'une vie d'abnégation. De multiples voix évoquent Ida, celles de ses employeurs. Elle qui croyait ou voulait être libre, avait oublié ceci que "le tort est le caractère spécifique de sa condition".
Bessette scande la solitude d'Ida, son inadéquation, jusqu'à atteindre le noyau dur de la violence humaine.