Je m’en vais, j’abandonne

Dans ce roman, Abdoul-Hamed TANGAH nous entraine dans une histoire qui se déroule dans un pays fabuleux, Tchoukou-Tchoukou. Extrait : ... Tenant déséquilibrement en main un bout de papier dans lequel on pouvait lire, assurément, ses dernières pensées avant le contrat et le contact avec le trépas : "De plusieurs maux, il m'a fallu choisir le moindre" . Et, il vainquit ainsi la vie en perdant sa vie et son souffle.
Conversation inachevée. Dialogue prématurément rompu. Espérance illogiquement étouffée. L'épilogue d'un feuilleton de vie ceinte de mystère. Enclavée de méchanceté. Enveloppée de malveillance. Détournée de l'allégresse et de la sérénité. Toute une vie désorientée. Egarée. Clouée dans la partie funeste de mes souvenirs. En héritage sempiternel. Patrouillant dans le sentier infini de la jugeote humaine.
Héritage d'une valeur précocement abîmée et consumée. "Je m'en vais, j'abandonne" , avait-il sans cesse livré. Elastique épître d'une vie enflammée. Le doyen est parti. Il a bravement abandonné la vie de la douleur sensationnelle. Las de colmater l'existence de dénuement et d'indigences ... L'injustice, le favoritisme, le tutorat, le mensonge, le régionalisme, la sorcellerie, la persécution mentale, les faux-témoignages, le développement de la mafia...
sont autant de maux dans lesquels baigne l'administration de Tchoukou-Tchoukou et qui donnent une coloration tragique à ce roman. Une oeuvre savamment pimentée relatant le parcours cauchemardesque d'un "orphelin" de tuteur qui, malgré sa compétence, sa détermination, sa bonne foi et ses capacités, connaîtra le vrai visage de l'Administration mafieuse de son cher pays. Des faits insensés et ignobles qui poussent au découragement et désarment l'engagement avant de conduire à la mort.
"Je m'en vais, j'abandonne" , c'est aussi le miroir que fait circuler l'auteur pour dévoiler les sombres réalités des administrations africaines...