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C'est parce qu'il était juif et alsacien que le capitaine Alfred Dreyfus apparut comme un traître idéal en octobre 1894. L'on a tout dit sur le climat d'extrême violence antisémite à cette époque ; l'on a - en revanche - souvent occulté la circonstance aggravante que constitua pour lui le fait d'être né à Mulhouse, dans une ville alsacienne dont la réunion à la France, dans des circonstances controversées, n'avait eu qu'une durée éphémère...
Il n'est pas étonnant que ce soit la ville natale d'Alfred Dreyfus qui ait organisé d'entrée le premier grand colloque de l'année qui marque le centenaire du début de « l'affaire ». Mais ce symposium humaniste international, en sa 6e édition, n'a pas oublié qu'un peu plus d'un siècle avant « l'affaire », les Juifs de France accédaient enfin à la citoyenneté. Trois grands thèmes ont traversé ce symposium dont ce livre est le fidèle reflet : les Juifs en France et plus particulièrement en Alsace où vit, à l'époque de la Révolution, la communauté la plus importante ; l'affaire Dreyfus et la perception qu'on en eut ; Le cas particulier de deux des « états confédérés » honnis par Maurras, les Juifs et les Francs-Maçons (les deux autres étant les protestants et les étrangers).
S'y ajoute la question qui nous interpelle et peut nous hanter en cette fin de 2e millénaire : « Une affaire Dreyfus est-elle encore possible de nos jours ?... »