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Après Une Métamorphose iranienne et le Petit Manuel du parfait réfugié politique, Mana Neyestani réalise un fascinant docu-fiction à propos d'un tueur en série qui a sévi dans l'est de l'Iran au début des années 2000. Basé sur des entretiens filmés par deux journalistes proches de Mana Neyestani, L'Araignée de Mashhad retranscrit le parcours de Said Hanaï, qui, au prétexte de se conformer à des prescriptions religieuses, assassina seize femmes prostituées ou droguées en quelques mois dans la ville sainte de Mashhad, située au nord-est du pays.
Le tueur amenait toutes ses victimes chez lui avant de les étrangler, d'où l'appellation par les médias de « meurtres de l'araignée ». Alternant véritables interviews du tueur et passages fictionnels, Mana Neyestani dévoile aussi bien le point de vue du tueur que celui de ses proches, de ses victimes ou du juge en charge du dossier. Il met en lumière le poids d'une vision rigoriste de la religion dans cette ville, l'une des plus conservatrices du pays, où une partie de la population a manifesté en soutien au tueur après son arrestation.
Combinant différents registres narratifs et graphiques en passant d'un protagoniste à l'autre, Mana Neyestani montre à travers ce fait divers une société malade où ceux qui vivent en marge sont considérés comme des sous-humains, allant parfois jusqu'à justifier les pires extrémités.
Une enquête boulversante
Au début des années 2000, seize prostituées sont froidement assassinée à Mashhad, grande métropole iranienne. Lorsque Hanaï, le coupable, est arrêté, il justifie son geste par la religion et la nécessité de purifier la ville de sa débauche. Le « tueur à l’araignée » devient alors une icône pour une partie de la population ultra conservatrice qui approuve et même acclame ses crimes.
Mana Neyestani s’inspire des entretiens filmés de Hanaï en prison pour nous livrer un portrait saisissant et surtout impartial de l’homme et de la communauté iranienne.